Jean-François Jonvelle est né
en 1943 à Cavaillon. Plus tard, il vendra ses célèbres
melons pour s'acheter un Hasselblad.
Pas d'études dignes de ce nom, juste un certificat. Il prend ses
inspirations ici et là, dans la peinture chez Balthus, Bacon, Schiele,
mais sa vraie culture vient du cinéma avec Mankiewicz, Lubitsch,
Fritz Lang, Orson Welles, Arthur Penn, Minnelli, Hitchcock, Marcel l'Herbier,
Tourneur, plus récemment "Brazil" de Terry Gilliam qu'il
avouait avoir vu onze fois. Son film préféfé : "Jules
et Jim" de François Truffaut.
En 1959, c'est Georges Glasberg, photographe, qui l'initie à la
photo en lui faisant faire le tour de France des cathédrales, une
passion pour la photo qui ne le quittera jamais. A l'âge de 20 ans
il devient l'assistant du photographe américain Richard Avedon.
Il est ensuite devenu indépendant, travaillant toujours autour
des femmes.
Sa petite soeur, sa maman dont il a toujours
été très proche, et sa grand-mère seront ses
"premières victimes consentantes". Première muse
et complice, Tina Sportolaro qu'il rencontre en 1982 et avec qui il réalise
quelques-unes de ses plus belles images. Viendra Béatrice en 1985.
Puis Maud Marker, qui contrairement aux autres femmes avec lesquelles
il partagera des moments de vie, n'a pas envie d'être prise en photos.
Elle, en tailleur Chanel rose bonbon, lui en jeans et baskets. Elle est
l'opposé des femmes qui l'attirent habituellement. Elle s'occupe
des castings, le conseille dans ses choix et devient son agent jusqu'en
2000.
Il disait volontiers que son sujet préféré
était les femmes qu'il aimait. Il est notamment l'auteur des photos
de la campagne de pub qui avait révolutionné l'affichage
publicitaire dans les années 80 "Demain j'enlève le
bas".
Il avait publié en 1998 un album
de photos qui était une sorte d'encyclopédie du décolleté,
intitulé "balcons" et se décrivait lui-même
comme "un obsédé sexuel sentimental, un voyeur né".
"Quand je photographie une femme, avait-il dit, je veux qu'elle sache
qu'elle est la plus belle de la terre, parce qu'une femme qui se sent
belle est vraiment la plus belle femme du monde. Mon bonheur, c'est aussi
de n'avoir jamais entravé ma liberté, ni perdu ma fraîcheur,
mon instant".
Il nous a quitté le 16 janvier
2002.
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