DINGO
"Au départ, je voulais faire
de la photo de mode. Par ailleurs j'étais passionné de voitures, j'étais
lecteur de revues automobiles. Je me disais qu'il y a avait tout à faire
dans ce domaine. En réalité, j'ai eu beaucoup de mal à imposer mon nom.
En 79, il y avait beaucoup de conformismes et le simple fait que je m'appelle
Dingo me fermait des portes.
L'EPOPEE RETROVISEUR
En travaillant pour le magazine
Rétroviseur j'ai découvert le milieu des amateurs de voitures anciennes.
Quand un constructeur sort un nouveau modèle, l'attaché de presse contacte
les photographes. Là c'est différent. Mis à part Renault qui possède un
département "patrimoine", les Anciennes voitures sont la propriété
de particuliers qui, heureusement, font, la plupart du temps, parti d'un
club. Il y a pratiquement autant de clubs que de modèles. Ces réseaux
sont très organisés. On peut téléphoner au président du club et en quelques
minutes il trouve le véhicule que vous cherchez dans le périmètre dans
lequel vous vous trouvez ! Je conseille à tous les amateurs qui souhaitent
photographier des vieilles mécaniques de faire fonctionner le bouche à
oreille ou de se procurer le guide de la Vie de l'auto qui répertorie
toutes les manifestations dont Rétromobile, en février, est le
point culminant. J'ai remarqué au fur et à mesure que le lien qui unissait
ces passionnés de voitures anciennes à leur véhicule puisait ses racines
dans le passé de chacun. Elles évoquent toujours un souvenir plus ou moins
lointain. C'est l'auto de papa ou celle où on a embrassé les petites copines
sur la banquette arrière.
TROUSSE A OUTILS
Le stylisme est très important dans mes images. Il m'arrive
de demander à mon assistant 40 objets pour une seule photo. C'est d'autant
plus vrai pour le Rétroviseur car il faut trouver des accessoires
authentiques de la même époque que le véhicule. Les lecteurs sont très
au fait et remarquent la moindre erreur. Côté matériel, j'utilise des
boîtiers Canon, increvables. Je suis un tortionnaire d'appareils. J'ai
beaucoup travaillé avec des grands-angles 20 ou 24 mm et de très longues
focales 500 ou 600 mm. Maintenant je reviens plutôt au 50 mm. Je n'utilise
qu'un seul film, la Fuji Velvia parce qu'elle optimise le rendu de l'image
même par mauvais temps. Je travaille toujours en extérieur avec pour seul
éclairage des lampes de jardin ! Elles sont résistantes aux intempéries,
ne coûtent pas cher et procurent cette lumière chaude qui signe mes photos
depuis dix ans. "
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